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Journal de sommeil polyphasique – Jours 12 à 18

sommeil polyphasique
un réveil bleu qui a une partie lumineuse et une autre sombre pour marqué le jour et la nuit : sommeil polyphasique

 

J’avais mis une note sur mon calendrier pour écrire un rapport sur mon expérience de sommeil polyphasique ce matin, donc me voilà parti…

Aujourd’hui je commence mon 18ème jour de sommeil polyphasique. J’ai été capable de faire beaucoup plus de tests et de réglages au cours de la semaine dernière, et par-dessus tout j’ai été très satisfait de mes progrès.

Flexibilité

Je trouve que le sommeil polyphasique est bien plus flexible que je ne m’y attendais à l’origine. Je ne fais plus mes siestes à heures fixes. Maintenant je laisse juste mon corps m’indiquer quand il a besoin d’une sieste, et cela fonctionne très bien pour moi. Comme je l’ai mentionné précédemment, j’ai tendance à ressentir le besoin de faire une sieste comme une douce pression pendant la journée et une somnolence normale pendant les heures tardives de la nuit. Cela n’a pas changé.

Tant que je fais 6 à 7 siestes par jour à intervalles semi-réguliers, tout va bien. Je passe souvent 5 à 6 heures entre deux siestes pendant la journée, et 2 à 4 heures entre celles de la nuit. Je varie également les heures d’un jour à l’autre. Donc une parfaite symétrie n’est pas obligatoire.

Dormir trop

Le 12ème jour de l’expérience, j’en ai trop fait et j’ai manqué une des siestes de la journée, et j’ai passé plus de 7 heures entre deux autres siestes. À 22h30 ce jour là, je me levais d’une sieste régulière, et je me sentais très relax, comme si je me laissais emporter dans une sorte d’état méditatif. Au lieu de me lever immédiatement, je suis resté sur le canapé pendant un moment et je suis involontairement retombé dans le sommeil (sans avoir mis de réveil).

Je ne me suis pas réveillé avant 4h le lendemain matin, et j’ai senti que j’avais dormi très profondément et sans rêves. C’était la plus longue phase de sommeil que j’ai eue depuis le début de l’expérience. Au début je ne croyais pas que j’avais dormi pendant six heures d’affilée. Je me suis réveillé en me sentant normal, ni mieux ni pire que les autres fois, et j’ai pu revenir à mon schéma de fonctionnement polyphasique normal après coup.

J’ai commencé par être un peu vexé d’avoir autant dormi, mais en y repensant je suis en fait content que ce soit arrivé, car cela m’a aidé à cartographier mes limites – que je ne pouvais pas sauter de siestes. Je pourrais même essayer d’insérer volontairement une longue phase de sommeil toutes les quelques semaines, comme j’ai pu le lire de la part de certains dormeurs polyphasiques.

Caféine

Plusieurs fois j’ai pris une tasse de thé vert après m’être levé d’une sieste mais pas d’autre source de caféine pendant cette expérience. Une tasse de thé vert ne contient que peu de caféine, mais suffisamment pour être ressenti, à peu près autant que 6-9 cl de café normal. J’ai découvert que quand j’ai bu une tasse de thé vert, je n’arrive pas à sombrer dans le sommeil paradoxal à la sieste suivante – je n’arrive pas à m’endormir du tout en fait.

Le 12ème jour, quand j’ai dormi six heures, j’avais bu une tasse de thé vert vers 13h, et après coup je suis resté éveillé plus de 7 heures avant la sieste suivante. Je me demandais si la caféine en était la cause ou si j’avais simplement loupé une sieste, donc j’ai pris une autre tasse de thé vert hier mais j’ai réussi à suivre ma routine normale. J’ai été incapable de m’endormir à la sieste qui suivait quelques heures plus tard, mais je suis quand même resté dans le lit avec les yeux fermés.

J’ai trouvé que j’étais capable de profiter d’une nuit normale sans sombrer dans une longue phase de sommeil comme je l’ai fait la première fois. Il apparaît donc que même si la caféine peut produire une sorte d’insomnie pendant les siestes, le plus grand risque est que cela peut m’encourager à sauter des siestes, ce qui bouleverse mon schéma de sommeil polyphasique et me pousser à dormir plus.

Si jamais vous voulez tester le sommeil polyphasique et que vous consommer actuellement de la caféine, je vous recommande fortement de prendre d’abord une semaine ou deux pour vous débarrasser de toutes vos sources de caféine. Si vous consommez de la caféine quotidiennement, je pense qu’il serait extrêmement dur de vous adapter au sommeil polyphasique. Vous aurez des chances de souffrir d’insomnie pendant vos siestes et de ne pas réussir à avoir suffisamment de sommeil paradoxal, ce qui est crucial pour vous adapter.

Et même avec un schéma de sommeil polyphasique, la caféine est connue pour causer des problèmes de sommeil. Si vous avez suffisamment de repos et mangez sainement, vous ne devriez pas avoir besoin de la moindre caféine pour rester en alerte. Si vous vous sentez somnolent pendant la journée, alors faites plutôt une petite sieste.

25 minutes

Jusqu’ici j’ai testé des réveils-minuteurs fixés sur 20, 22, 25, et 30 minutes pour mes siestes, en essayant chacun pendant 8 à 10 cycles. Je lance le minuteur dès que je m’allonge. 25 minutes semblent le mieux fonctionner jusqu’ici. Avec des durées plus courtes, l’alarme met parfois fin à ma sieste trop tôt, et je ne me sens pas totalement reposé. Avec des durées plus longues, je me sens souvent groggy en me réveillant si je dors jusqu’à ce que le réveil sonne, probablement parce que j’ai dormi au-delà de ma phase de sommeil paradoxal.

25 minutes semble être la durée adéquate qui me donne assez de temps pour m’endormir, rêver, et me réveiller naturellement si possible, avec le réveil me servant de filet de sécurité pour m’empêcher de dormir au-delà du sommeil paradoxal. Je remarque que même si le réveil me réveille au bout de 25 minutes (ce qui arrive à peu près 1 fois sur 3 maintenant), je me réveille généralement reposé et frais et en me souvenant de mon rêve.

journal du sommeil
sommeil polyphasique : un horloge dans la main d’un homme

Les siestes sans réveil

Comme j’ai noté que je me réveillais souvent des siestes naturellement avant que mon réveil ne sonne, j’ai essayé de faire quelques siestes sans réveil. Elles se sont toutes bien déroulées jusqu’ici sans jamais dormir plus, et en moyenne je me réveillais en me souvenant de mon rêve environ 15 minutes après m’être allongé. Je devrais être capable de me débarrasser petit à petit du réveil, au moins pour les siestes de jour.

Lumières allumées

La nuit dernière j’ai essayé de faire mes siestes avec une lumière faible au lieu de l’obscurité totale, et cela a semblé aider. Je me suis réveillé en me sentant plus reposé et moins somnolent. Je connais encore un peu de somnolence nocturne, ce qui limite un peu ce que je peux faire pendant cette période.

C’est difficile de lire pendant plus de 20 minutes d’affilée pendant la nuit sans m’endormir, mais je peux toujours faire d’autres activités. Hier j’ai été capable de travailler efficacement de 2h à 7h d’un bloc (en écrivant principalement).

Adaptation personnelle

Je m’habitue petit à petit au fait d’être un dormeur polyphasique. Je remarque que le temps semble réellement passer plus lentement que d’habitude. Ce mois de novembre avance à 2 à l’heure. D’une certaine façon, c’est comme si le temps était étiré. La distance entre lundi et vendredi me parait plus grande, mais les week-ends semblent aussi plus longs. Je me sens un peu décontenancé par tout ça, donc je dois encore adopter une routine quant à l’utilisation de mon temps supplémentaire.

Ma routine habituelle a été cisaillée, et maintenant je fais des choses comme manger et me doucher à des heures irrégulières. Chaque fois que je me douche, par exemple, j’ai l’impression que je prends plein de douches dans la même journée, quel que soit le temps qui a pu passer entre deux douches. Je n’ai plus la sensation que certaines choses devraient être faites à certains moments. Mon utilisation du temps est devenue bien plus chaotique, et je gère mes journées davantage au feeling qu’en suivant un plan.

Cela me convient pour l’instant, car je connais encore des changements et des ajustements significatifs étant donné que je continue à tester et à me régler, donc je pense que ce serait prématuré de me fixer dans un nouveau fonctionnement tant que je n’ai pas une prise solide sur cette façon de vivre. J’arrive quand même à abattre pas mal de boulot, et certaines personnes se sont plaintes de ne pas arriver à suivre le rythme des publications dernièrement.

Le flou des journées

Il est plus difficile pour moi de penser au temps en termes de jours maintenant. Le temps m’apparaît comme un flux continu. Halloween était il y a une semaine, mais à un certain niveau il me me semble presque que c’est un plus tôt dans la journée. Parfois je ne sais même pas ce que veut dire « aujourd’hui » ; cela ne fait pas beaucoup de différence pour moi qu’il soit 3h du matin le lundi ou 16h le mardi. Je perçois le passage des jours grâce aux levers et couchers de soleil, et en voyant les autres se réveiller, suivre leurs schémas quotidiens, puis retourner hiberner.

J’ai l’impression de jouer un jeu de rôles à un seul joueur où votre personnage perpétuellement actif évolue dans un monde de personnages non jouables (PNJ) qui suivent des routines prévisibles. Je pense que si ces marqueurs de temps étaient supprimés de mon environnement, je cesserais de percevoir le temps en termes de jours. C’est définitivement une chose à laquelle je dois m’adapter.

Rentabilité

J’ai noté que le sommeil polyphasique semble bien plus rentable que le sommeil monophasique. Par exemple, la plupart de mes principales dépenses comme le prêt immobilier et l’assurance sont basés sur un cycle de facturation mensuel qui n’est pas lié au nombre d’heures de veille que j’ai pendant le mois. Donc si je suis conscient 150 heures de plus chaque mois, alors en moyenne je paye moins pour chacune de mes heures de veille.

Certains coûts comme la nourriture et l’électricité augmentent en étant éveillé plus longtemps, mais globalement cela me coûte moins d’argent de maintenir le même niveau de vie par heure de veille dont je profite. Imaginez ce que vous ressentiriez si vos dépenses mensuelles étaient diminuées de 25%. C’est un peu comme ça que je me sens.

De mon point de vue c’est comme si le reste du monde souffrait d’une taxe sur le sommeil ; vous devez continuer à payer certaines choses pendant les heures où vous dormez, mais vous devez utiliser vos heures de sommeil pour ça.

polyphasique
sommeil polyphasique : un réveil en or

Les rêves lucides

Il y a quelques heures, j’ai fait mon premier rêve lucide depuis le début de cette expérience. Je faisais un rêve normal pendant une sieste habituelle, et quelque chose dans le rêve m’a fait suspecter que j’étais en train de rêver. Je suis alors rapidement devenu sûr que je rêvais et je me suis réveillé dans le rêve pour devenir totalement lucide. Cette fois j’ai choisi de tester la télékinésie, qui est une chose que je n’ai pas beaucoup essayé dans mes expériences de rêve lucide ces dix dernières années (sauf si on compte les tentatives de vol).

Dans le monde de mon rêve, j’étais dans une maison, donc j’ai choisi mentalement un objet (un grand chandelier) et j’ai essayé de le faire bouger dans les airs par la pensée. Cela a marché plutôt facilement, et je me suis amusé à faire bouger mentalement tout un tas d’objets différents dans la pièce pendant 5 à 10 minutes avant de me réveiller naturellement.

J’ai remarqué que mon rêve de télékinésie semblait exercer une force sur chaque objet dans la direction dans laquelle je voulais le bouger, comme un vent fort. Si je voulais inverser l’élan d’un objet, je devais d’abord le faire ralentir avant de le faire bouger dans la direction inverse. Je ne pouvais pas faire de changements instantanés en zigzags. Je devais aussi exercer une légère poussée anti-gravité si je voulais que l’objet continue à avancer sur une ligne horizontale ; sinon il tombait verticalement.

Ces rêves physiques sont très similaires à ce que je ressens quand je vole dans des rêves lucides ; je sens que j’exerce une force mentale, mais je dois quand même gérer l’élan et la gravité, comme dans le monde réel. Je trouve aussi des personnages dans mes rêves et j’essaye de les faire bouger mentalement et de faire bouger leurs membres ; cela ne fonctionne que tant qu’ils ne résistent pas.

Cela ressemble beaucoup au fait de pousser une personne dans la vie réelle. Globalement les rêves de télékinésie semblent très naturels. Cela me fait me demander si c’es quelque chose que nous pourrions manifester dans le monde physique que nous partageons si suffisamment de personnes concentraient leurs pensées dans ce sens.

C’est amusant de voir que j’écrivais justement à ce sujet hier, et que quelques heures plus tard je le manifeste personnellement. Si vous n’avez jamais vécu de rêves lucides, sachez qu’on le ressens tout aussi réel que de la conscience normale, parfois même encore plus réel.

Plus de symptômes révélateurs de problèmes

Tous les problèmes rapportés précédemment, comme la sensibilité à la température et l’expérience de symptômes de fraîcheur, ont disparu. J’ai déjà mentionné cela précédemment, mais je voulais simplement qu’il soit clair que je me sens parfaitement normal avec aucun effet secondaire inhabituel. Ces problèmes étaient apparemment de simples effets de la période d’adaptation.

Absence de stress

Dernièrement j’ai fait l’expérience d’une absence totale de stress, me sentant très relax physiquement et mentalement. Je trouve qu’il est très facile de m’asseoir et de faire un travail productif entre les siestes. Je ne sais pas si c’est un résultat du sommeil polyphasique parce que j’ai eu un emploi du temps très léger pendant la période d’ajustement, autrement dit aucun engagement booké à l’avance.

Cette semaine les choses vont revenir à mon niveau précédent d’activité, mais globalement tout le mois est plutôt léger en termes d’engagements fixes. Ce soir j’ai ma première réunion Toastmasters depuis le début de cette expérience.

Ce qui m’attend

Je vais continuer avec le sommeil polyphasique pour l’instant. J’ai dépassé les difficultés de l’adaptation physique, mais il faut encore que je réussisse l’adaptation personnelle. Même si l’adaptation physique initiale était un défi, je pense que le plus grand défi à long terme est d’intégrer le changement de paradigme requis. Le concept complet de rester éveille quasi continuellement me semble encore étrange, en particulier parce qu’il y avait autour de moi que de dormeurs monophasiques.

Je me sens parfois comme si j’avais changé vis-à-vis du reste du monde, particulièrement pendant la nuit. Cependant, j’ai aussi été un peu isolé pendant la phase d’adaptation en gardant volontairement un emploi du temps vide pour me donner le temps de m’adapter. Je pense que cela va beaucoup m’aider de revenir à un emploi du temps plus complet et normal. J’ai vraiment hâte d’aller à Toastmasters ce soir. Cette expérience va certainement me fournir beaucoup de contenu pour faire un discours fascinant !

J’ai prévu de poster un nouveau rapport sur le sommeil polyphasique dans environ une semaine à moins que quelque chose d’important arrive entre temps. Je reçois encore beaucoup de mails à ce sujet.

 

Article original écrit par Steve Pavlina.

Avant de prendre congé de nous, voici une vidéo complémentaire sur le sujet « 3 raisons passionnantes pour dormir mieux et plus ! (Zen et Heureux) »

 

2 commentaires
  1. Génial ! Cette expérience de sommeil est vraiment hallucinante ! Cela fait parti de mes projets de tester ça un jour. Pour l’instant je sens que ce n’est pas le moment pour moi. On imagine bien à quel point cela vous déphase complètement par rapport aux autres… cela ne doit pas être neutre. Le rapport au temps doit être complètement différent comme l’auteur le raconte. C’est assez drôle que l’auteur ait testé plein de micros paramètres : à la minute près pour les siestes, avec ou sans lumière… trop cool ! 🙂

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